Newletter n° 19 - Avril 2017

Bonjour,

Voici l’histoire de Marco Decorpeliada. Ces dernières années, ses créations ont étonné le monde de l’art brut. Ses œuvres sont des réponses aux étiquettes qui lui ont été collées à chacun de ses passages en hôpital psychiatrique. Des étiquettes toujours tirées du DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Utilisé dans tous les hôpitaux du monde, le DSM décompose les moindres comportements humains en items et sous –items pathologiques.
Marco Decorpeliada est né en 1947 à Tanger. Son père était un fils d’immigrés italiens, géomètre de formation. En 1975, à la mort du père, Marco quitte le Maroc. Avec ses deux sœurs et sa mère, il rejoint Ozoir-la –Ferrière, en Seine et Marne, pour s’installer chez les grands parents maternels. Il reprend des études, puis les interrompt, et commence une longue période de voyages. Quand il revient en France en 1995, il apprend le décès de sa mère. Commence alors pour lui une période difficile, une errance et plusieurs séjours en psychiatrie, et en même temps, c’est une période d’intense création.
Lors de sa première hospitalisation, les chiffres 14.5 sont notés en tête de son dossier. Marco vérifie dans le DSM : "14.5" correspond à "trouble psychotique", mais "14.5", ça lui rappelle tout de suite le "14.5" du catalogue Picard, qu’il connaît par cœur parce qu’il a horreur d’aller dans les magasins, il préfère passer commande. Chez Picard, "14.5" c’est "boulettes de viandes hachée".
A son entrée à l’hôpital de la Timone, à Marseille, on lui dit qu’il est "20.2" : "schizophrène type paranoïde continue", alors il répond : "je suis 2 dos de cabillaud, Norvège en sachet individuel".
A la sortie de la Timone il est classé "93.3", soit "problème relationnel dans la fratrie". Marco note dans son journal : "mais qui n’en a pas des problèmes dans la fratrie ?"
A l’hôpital du Vinatier à Lyon, Marco est épinglé d’un "40.1" : "phobie sociale", soit "potage lyonnais, potiron, pommes de terre, emmental". "Que j’adore", commente Marco.
Marco Decorpeliada a d’abord construit un grand tableau de correspondances : 
60.0 : "personnalité paranoïde" dans le DSM, "pommes rissolées XI" dans le catalogue Picard. 
42.0 : "troubles obsessionnels compulsifs", "carottes en bâtonnets, cuite vapeur". 
Ensuite, Marco a créé le schizomètre, construit sur un mètre de chantier en bois pliant : à chaque graduation, une catégorie DSM, un produit Picard. Où l’on découvre qu’exhibitionnisme correspond à "crumble aux pommes". Le schizomètre, c’est l’objet que Marco a créé pour ne pas rester l’objet des classifications.
En 2010, une première exposition de ses œuvres a lieu à la maison rouge, à paris, un lieu consacré à l’art brut. Des experts de l’art contemporain s’y intéressent de très près. Mais comme des collectionneurs ou des psys commencent à avoir envie de rencontrer Marco, à vouloir acheter ses œuvres, ses découvreurs-inventeurs sont obligés de faire une révélation : Marco Decorpeliada est une construction, une fiction. Parce que sa démarche n’en est pas moins vive, l’engouement ne faiblit pas.
En mai 2015, une exposition des œuvres de Marco Decorpeliada est organisée à mexico : "Ezquizometro, una poética que descongela",  "une poétique qui dégivre".
Les créateurs de Marco ont ensuite donné une conférence en novembre 2015 au théâtre du Rond-point, et depuis ils interviennent là où Marco est invité à porter sa critique des catégories psychopathologiques et psychiatriques.

 

Avez-vous pensé au poisson du 1er avril ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Eric Rolland Directeur de l'Institut


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Eric Rolland,
Directeur de l’Institut.